Garder en forme nos chevaux âgés (2ème partie)

Les besoins en énergie et en nutriments augment chez les chevaux d’âge

En prenant de l‘âge, le cheval subit de nombreux changements internes : des organes comme le cœur, le foie, les reins, tout comme le système immunitaire, ne sont plus aussi efficaces qu‘auparavant. Le système digestif est lui aussi moins « performant ». Ces facteurs, associés à une modification du métabolisme et de l‘équilibre hormonal, conduisent à une moindre assimilation de la nourriture et donc à un besoin plus élevé en énergie et en nutriments. La supplémentation joue donc ici un rôle majeur. L‘alimentation idéale pour un cheval âgé s‘appuie sur les éléments suivants : elle doit être appétente, facile à mâcher et à avaler, exempte de poussière et avoir une forte valeur énergétique dans une proportion élevée de protéines et fibres. Les aliments concentrés sous forme de céréales ou les mueslis doivent être utilisés avec beaucoup plus de prudence que chez les chevaux de sport actifs.

Le grain concassé, aplati ou ouvert par hydrothermie (« éclaté »), est plus profitable au senior. Un peu de tourteau de soja peut améliorer l‘apport en protéines. Les chevaux mangent volontiers du mash, même s‘ils n‘ont pas de problème de mastication. Un foin digeste, qui n‘aura pas été coupé trop tard, doit être en permanence à disposition. Un foin ou une paille durs peuvent être difficilement mâchés par des chevaux âgés. Si les seniors n‘ont pas un apport suffisant en fibres brutes ou si des éléments de foin ou de paille mal broyés migrent vers un appareil gastro-intestinal déjà sensible, des problèmes de digestion peuvent apparaître allant jusqu’aux coliques.

De nombreuses maladies chez les chevaux âgés sont en lien avec un besoin élevé – et insuffisamment couvert par l‘alimentation de base – en acides aminés essentiels (protéines), minéraux, oligo-éléments (surtout le cuivre, le magnésium, le sélénium) et vitamines (A, B, E) : un apport via un complément alimentaire spécifique prend alors tout son sens. Dans tous les cas, le cheval doit avoir un accès illimité à de l‘eau propre. S‘il ne boit pas suffisamment, il pourra être sujet à la déshydratation et à des coliques.   

Soins attentifs et prévention

Quand un cheval âgé „mange mal“, le problème se situe souvent au niveau de la dentition, que l‘on peut détecter s‘il rencontre des difficultés de mastication, s‘il met beaucoup de temps à manger, s‘il n‘arrive pas à croquer des aliments durs comme des carottes ou du pain, ou s‘il laisse tomber de sa bouche des petites pelotes d‘aliments non mâchés. Sachant que ce type de problème n‘apparaît pas en un jour et s‘installe dans le temps, il convient de faire régulièrement contrôler son cheval, bien avant qu‘il n‘avance en âge, par un dentiste équin ou un vétérinaire spécialisé.

Les chevaux prenant de l‘âge, le vétérinaire devient pour le propriétaire un partenaire encore plus important, pour accompagner les seniors dans leur santé le plus longtemps possible. Plus que jamais, vermifuges et vaccinations doivent être scrupuleusement suivis. Les pieds sont également à surveiller et entretenir, d‘autant plus si le cheval a moins d‘exercice, avec idéalement un passage du maréchal toutes les six à huit semaines pour contrôle, ferrage ou parage.

Avec des soins attentionnés de la part de leurs propriétaires, les chevaux âgés ont la possibilité de couler de longs jours heureux. Et si l‘on remarque que petit à petit, tout devient difficile pour son cheval, qu‘il souffre et que la vie ne lui apporte visiblement plus aucun plaisir, l‘heure est venue pour le propriétaire ayant le sens des responsabilités d‘envisager l‘euthanasie. Aussi douloureuse que soit cette décision.

Texte : Angelika Nido Wälty