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Très peu de cavaliers ou d’éleveurs se rendent compte que leurs chevaux souffrent d’un manque de vitamine E – sinon les rations habituelles ne continueraient pas d’être caractérisées par un tel manque de vitamine E. Pendant les mois d’hiver, ce manque se fait sentir davantage à cause des pertes de vitamines dans les fourrages stockés.
Or, dans le métabolisme musculaire les vitamines E jouent un rôle de prime importance – tout comme le sélénium, lui aussi assez rare dans le fourrage moyen. Un manque de ces substances peut dès lors avoir des conséquences graves ; selon l’âge des animaux et le degré du déficit ces conséquences vont de la raideur musculaire jusqu’au déclin des performances, voire à la maladie du muscle blanc (syndrome myopathie dyspnée) qui, pour les poulains, peut être mortelle.
A des fins préventives, une alimentation complémentaire consistant de vitamines E et de sélénium vaut réellement son prix, car plus les muscles ont été lésés par la manque de vitamine E et de sélénium, plus restreints deviennent les possibilités de les guérir encore.
Manques à cause de déficit naturel, de réduction accélérée, d’acides gras dans l’alimentation, de besoins accrus
La cause les plus fréquentes des maladies musculaires chez tous les animaux domestiques se trouve dans un manque de vitamines E et de sélénium. Les chevaux sont particulièrement vulnérables à cet égard, car leurs besoins spécifiques sont supérieurs à ceux des autres animaux domestiques. D’autre part l’alimentation habituelle n’est pas capable de satisfaire ces besoins puisque la plupart des sols – ou des herbes fourragères qui y poussent – ne contiennent que des quantités insuffisantes de sélénium, tandis que la quantité de vitamines E dans ces herbes est très instable.
Dans le foin, par exemple, jusqu’à 95% des vitamines sont détruites au cours du séchage naturel, tandis que le séchage artificiel ne peut réduire cette perte que jusqu’à 40%. L’humidité, la chaleur, la lumière et les acides (pendant la conservation) contribuent à accélérer considérablement la décomposition des vitamines.
D’autres raisons pour le manque de vitamines E et de sélénium se trouvent dans des processus physiologiques dans les animaux-mêmes. Les acides gras non saturés (contenus dans les rations à l’huile de poisson ou aux gras rances) consomment les vitamines E pour leur propre décomposition dans le corps des animaux. Dès lors, les vitamines ne peuvent plus assurer leur fonction essentielle dans l’organisme.
Un manque de vitamines E et de sélénium peut se produire aussi dans des périodes de besoins accrus. Une telle augmentation des quantités requises résulte notamment des efforts extraordinaires – comme par exemple, pour les chevaux de sport, en période d’entraînement ou suite au stress causé par les transports. De même, les poulains manifestent pendant les six premiers mois un besoin particulièrement élevé de ces substances.
Les vitamines E et le sélénium protègent les cellules musculaires et nerveuses et en prolongent la durée de vie
Pourquoi donc les vitamines E et le sélénium sont-ils tellement importants pour la santé des chevaux ? Ces deux substances opèrent en combinaison l’une avec l’autre ; ensemble, elles jouent un rôle décisif dans la protection des membranes couvrant les muscles du squelette et du cœur ainsi que les nerfs. En ce sens, il faut entendre par membranes tant les tissus cellulaires que certaines composantes de cellules, comme par exemple les mitochondries (les « centrales énergétiques » des cellules). En outre, les vitamines et le sélénium protègent les globules rouges, tellement importants pour la transmission de l’oxygène. Cette protection assure une durée de vie prolongée des cellules ; par contre, en cas de déficit de vitamines E et de sélénium les cellules dégénèrent et se gangrènent plus rapidement.
Les conséquences du manque : maladie mortelle pour les poulains, raideur, déclin des performances de chevaux
Les conséquences d’un déficit de vitamines E et de sélénium peuvent être observées de la façon la plus pénétrante chez des poulains nouveaux-nés qui n’ont pas reçu la quantité nécessaire de vitamines E de leurs poulinières. Debouts, incertains et tremblants. Puisque chez de jeunes animaux ce manque spécifique se concentre surtout dans le cou et dans la musculature de la nuque, ils ont la tête basse et souvent ne peuvent même plus avaler – et donc ne plus se nourrir. Leur condition se détériore rapidement et ils meurent endéans quelques heures (maladie du muscle blanc).
Un manque moins grave de vitamines ne se manifestera probablement qu’après quelques mois (jusqu’au septième), lorsque l’animal est mis au pâturage et essaie en vain d’y prendre des ébats. Tandis que les cas graves ne peuvent plus être sauvés à ce stade, des dégâts moins avancés peuvent être remédiés en administrant systématiquement des vitamines E. Etant donné que le déficit chez les poulains est conditionné par celui chez les poulinières, il est urgemment recommandé de prévoir une spécifique alimentation complémentaire pour la poulinière pendant la gestation.
Chez des chevaux adultes aussi, des situations de déficit peuvent se produire. La raideur, la faible tendance au mouvement, la marche irrégulière, et le manque de docilité malgré un entraînement régulier sont des symptômes pour un éventuel manque de vitamines E. Dans ces cas, ce seront plutôt les musculatures du dos et de la croupe qui seront atteintes. Ces muscles auront durcis ; s’ils sont malaxés, les animaux s’écartent.